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Horizons proches
Axelle Rioult
Du 7 septembre au 7 novembre 2021
En soutien aux artistes qui vivent et travaillent en Normandie et que la crise sanitaire et économique du Covid 19 a fragilisés, le musée invite trois plasticiens et trois plasticiennes à investir ses espaces d’accueil, à tour de rôle, de mars 2021 à mars 2022. Cette carte blanche permettra de découvrir des œuvres achevées, des projets en cours ou des propositions à éprouver, dans une forme de monstration non réductible au format classique de l’exposition. Fenêtre ouverte sur l’atelier, elle mettra en lumière l’exigence du travail de l’artiste, tantôt en lien, tantôt à rebours de la nécessité de faire œuvre
Après Claire Soulard, Pascal Casson et Thibaut Bellière, c'est au tour d'Axelle Rioult de s'emparer du hall du musée pour présenter son projet en cours :
De nouvelles pratiques d’expérimentation de la reliance nous offrent la possibilité de ressentir l’appartenance à l’univers, à cet ensemble qui nous dépasse. Il ne s’agit pas ici de religion ou de métaphysique mais de profondeur ontologique dans laquelle s’enracine le « sentiment » du sacré. J’ai assisté cet été à une expérience simple et en même temps politique : j’ai regardé des femmes traverser un pont, en conscience pour pénétrer dans une forêt, que l’intervenante proposait comme étant sacrée. Leur expression m’a saisie : le silence était profond, la qualité de présence aussi. Et je me suis demandée comment se dérouleraient des assemblées décisionnaires sur des choix concernant notre avenir d’humain, avec ce sens du sacré... Une traversée d’un espace-tampon pour prendre une distance avec le quotidien, et prendre conscience d’un autre monde sensible, s’y engager en humilité et en responsabilité d’un intérêt commun à préserver. Ici la notion de sacré y est à expérimenter, hors dogme, libre et intérieur.
Après ces mois de sidération vécus pendant le premier confinement, c’est la piste que j’ai continué d’explorer. J’ai photographié des femmes ou performé moi-même des rituels de passage incarnés en relation avec le vivant dans la forêt. J’emmène les femmes vers la nudité, quand le temps le permet, sans protection et sans distance physique avec les matières, et cela permet des perceptions inédites de soi, de son corps, du monde, au-delà des premières appréhensions ou des ambivalences. Il peut y être question d’une forme d’oubli de Soi, d’ensauvagement et/ou de sacré. Faire connaître la forêt, donc possiblement l’aimer, par l’expérience, la sensation et la représentation artistique et non par le mental, ou une connaissance uniquement naturaliste. En saisir la beauté vitale et fragile.
Le projet pose aussi la question d’un regard artistique posé sur le corps de la femme et sur le vivant. Dans la peinture occidentale jusqu’à la fin du XIXe siècle, le peintre y « pose » son modèle féminin mythologique, religieux, puis profane, offert, souvent fragile, au désir. Des femmes performeuses, dès les années 70 se sont affranchies de ce protocole dominant : telles Ana Mendieta, Hannah Wilke, Francesca Woodman, Alix Cléo Roubaud, Helena Almeida... Le corps de la femme s’y joue et se représente en dehors du regard dominant et idéalisant. La question reste ouverte.
Tarif
Le musée est gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous les 1er week-end du mois
Rencontre avec l'artiste dans les collections du musée
14 mars, 13 h
Stage photographique Le corps dans le paysage avec l'artiste
À partir de l’observation des collections du musée, tantôt photographe, tantôt modèle, vous partez à la découverte de la photographie dans le parc du château. Au-delà des questions de cadrage et de lumière, l’artiste porte votre attention sur votre regard, votre rapport au naturel, au sauvage et au vivant qui peuple ce milieu.
Stages de deux demi-journées consécutives • Tarif : 16 €, les 2 séances
Réservation : mba-reservation@caen.fr
Adulte (munissez-vous d’un appareil photo et si possible d’un ordinateur)
14, 15 mai 10 h – 13 h
Adolescent (venez avec votre téléphone portable et si possible d’un ordinateur)
14, 15 mai 14 h – 17 h