Fil d'Ariane
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Fernand Léger
Paysages de banlieue 1945 -1955
Du 16 mai au 17 mai 2020
L'Exposition a été annulée en raison de la crise sanitaire.
Le catalogue sera cependant disponible dès la réouverture du musée à la boutique.
Fernand Léger hérite des peintres impressionnistes, nés deux générations avant lui, un thème qui deviendra récurrent dans son œuvre à partir de la fin des années 1940, celui de la transformation par l’industrialisation des paysages aux abords des villes. Alors que dans les années 1910 et 1920, c’est la grande cité même qui captive le peintre, il porte à son retour des États-Unis son attention sur les marges de Paris, ses usines et ses voies de communication. Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale coïncident d’ailleurs, en France, avec les premières grandes études consacrées au développement des banlieues dans la première moitié du XXe siècle, en particulier celui de la banlieue parisienne.
En 1954, un an avant la mort du peintre, la galerie Louis Carré organisait une exposition intitulée « Le Paysage dans l’œuvre de Fernand Léger ». Dans un entretien publié à cette occasion, Fernand Léger évoque un Monet vieillissant qui se démena pour qu’une ligne de chemin de fer ne vienne pas couper son jardin de Giverny. En rappelant cette anecdote, Il entend se démarquer du paysage impressionniste et souligner qu’il n’y a pas, comme l’aurait voulu « le vieux Monet », de rupture nette entre la nature et la ville, et qu’un paysage peint peut bien être constitué de « grilles de fer » puisque c’est le cas dans la réalité.
Dans cette exposition, Les visiteurs pouvaient découvrir les « paysages » que Léger avait réalisés depuis 1952, alors qu’il vivait à Gif-sur-Yvette, une commune du sud-ouest parisien sur laquelle était implantée une usine de radium mentionnée dans le même entretien. Représentant les zones intermédiaires qui bordaient Paris, ces dernières peintures sont marquées par les « contrastes » qui l’ont toujours attiré, des contrastes qui reposent en ce cas sur la rencontre insolite entre des fleurs, des oiseaux, des rails et des usines.
Il ne faut voir dans cette attitude du peintre à l’égard des métamorphoses des périphéries ni déni, ni glorification aveugle. Fernand Léger ne cherche rien d’autre que traduire en termes plastiques ces espaces où la joie et la désolation peuvent se mêler, associant par exemple dans un même tableau des parties vivement colorées et des arbres aux branches nues.
L’exposition réunira un ensemble de peintures et d’œuvres graphiques de la dernière décennie de la vie de Léger ainsi que quelques œuvres d’époques antérieures permettant de montrer comment le type de composition des dernières années se met progressivement en place. Elles seront confrontées aux images des photographes qui dans les mêmes années considérèrent avec intérêt ce paysage de banlieue, « sordide mais émouvant » selon les mots de Willy Ronis
* Normandie impressionniste 2020 et le musée des Beaux-Arts de Caen
Pour sa 4e participation au festival Normandie impressionniste, le musée des Beaux-Arts de Caen propose trois expositions complémentaires, consacrées aux modernités urbaines :
1. Du 4 avril au 20 septembre. Les villes ardentes. Art, travail et révolte 1870-1914.
2. Du 16 mai au 30 août. Fernand Léger, paysages de banlieue 1945-1955.
3. Du 16 mai au 20 septembre. Gérard Fromanger. Annoncez la couleur !
D'une exposition à l'autre, le visiteur sera amené à circuler à travers les espaces du musée, pour une traversée dans l'histoire et les arts mettant en lumière autant de visions de la ville et des traces laissées par les activités humaines. Du XIXe siècle jusqu'à nos jours, c'est un monde en profonde mutation que les peintres observent : témoins d'une réalité et porteurs d'un puissant imaginaire social, ils décrivent le monde du travail et ses mutations, la transformation des paysages et des villes.
Tarif
Le musée est gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous les 1er week-end du mois