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Histoire du musée

Fil d'Ariane

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Le musée en quelques dates

 

Ouverture du musée en 1809

Afin d’exposer les toiles confisquées aux émigrés ou acquises lors des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur, choisit, le 1er septembre 1801, quinze villes où implanter des grands dépôts de tableaux. Caen est retenue pour son renom universitaire et sa qualité de capitale culturelle de la Normandie.

La  décision est prise d’utiliser l’aile gauche de l’ancien séminaire des Eudistes, déjà en partie occupé depuis 1792 par l’administration municipale. Le préfet du Calvados demande, le 27 octobre 1802, que l'on confère le titre de « commissaire près le musée de Caen » à François-Pierre Fleuriau qui dirige également l’école municipale de dessin fondée en 1804.

Afin d’enrichir le fonds de tableaux rassemblés après la Révolution à la Gloriette, le nouveau conservateur choisit en 1804 quarante-six toiles de différents artistes (Véronèse, Poussin…), faisant ainsi du lot de Caen le plus important après celui de Lyon. Le musée est officiellement ouvert au public le 2 décembre 1809.

 

La collection Mancel en 1872

À partir de 1811, le nouveau conservateur, Henri Elouis, enrichit les collections, notamment grâce à un nouveau lot de trente-cinq peintures attribuées par le ministre de l’Intérieur. En 1815, les Prussiens campent dans le rez-de-chaussée de l’ancien séminaire des Eudistes pour réclamer la rétrocession des toiles confisquées en Allemagne. Elouis dissimule alors les toiles les plus importantes ; selon la légende, il cache en particulier l’Abraham et Melchisédech de Rubens sous la table utilisée pour le dîner des officiers prussiens. 

La deuxième moitié du 19e siècle est consacrée à l’étude des collections. En 1837, Georges Mancel rédige le premier catalogue du musée et dans les années 1850 les premières monographies consacrées aux collections sont éditées. Alfred Guillard succède à Elouis de 1841 à 1880. En 1853, la ville accepte un legs de Pierre-Aimé Lair constitué de cent quarante et un tableaux, dont une grande partie provenait de la galerie de Jean Regnault de Segrais, ainsi que le legs de la baronne de Montaran en 1858, comprenant trois toiles de François Boucher, une vingtaine de Théodore Gudin et une de Pierre Mignard. En 1856, le musée s'agrandit en occupant l'aile reliant le musée à la bibliothèque de Caen.

La plus importante donation de l’histoire du musée est celle de la collection Mancel, en 1872. Elle est léguée par le libraire caennais Bernard Mancel, qui avait acheté en 1845 une grande partie de la collection du cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, à Rome. Elle est composée d’un lot de plus de cinquante mille œuvres : estampes de Durer, Rembrandt ou Callot, ainsi qu’une trentaine de toiles dont La Vierge à l'Enfant de Rogier van der Weyden. Un an plus tard, la famille du colonel Langlois lègue les deux cent cinquante six toiles représentant des batailles et panoramas militaires. En 1888, ces toiles sont transférées dans le Pavillon des sociétés savantes aménagé aux frais de la nièce du colonel Langlois pour former le musée Langlois.

L'incendie de 1905 

Les nouveaux conservateurs, Xénophon Hellouin, puis Gustave Ménégoz, font surtout l’acquisition d’œuvres régionalistes d’intérêt exclusivement local. Malgré le don par le docteur Jacquette de tableaux de Courbet, Boudin et Lépine, la peinture moderne, notamment impressionniste, reste pratiquement absente du musée.

Alors que d’autres villes construisent de grands musées pour abriter leurs collections, les bâtiments du musée des Beaux-Arts de Caen sont maintenus dans un état précaire et le 3 novembre 1905 une partie des collections sont la proie des flammes. Plusieurs œuvres de l’école hollandaise et flamande sont perdues, ainsi que La Bataille d’Hastings de François Derbon. L’incendie fait scandale et la presse locale et nationale réclament une réorganisation du musée qui n'arrivera que … 65 ans plus tard. 

 

La Seconde Guerre mondiale

En 1934, Louis-Édouard Garrido est nommé conservateur. À partir de 1936, il entreprend une restauration du musée et améliore l’éclairage des œuvres. Mais les travaux sont interrompus par la Seconde Guerre mondiale. 360 peintures, la collection Mancel, la commode de Bernard van Riesen Burgh ainsi que d’autres objets d’arts sont transférés au prieuré Saint-Gabriel, à l’abbaye de Mondaye et au château de Baillou. Le 7 juin 1944, l’ancien séminaire est en grande partie détruit et le dernier bombardement aérien des Alliés, le 7 juillet, en achève la destruction. 540 tableaux (grands formats, collections du 19e siècle et un grand nombre d’anonymes du 17e siècle), les 400 dessins du cabinet des estampes, les meubles, les objets d'art, les sculptures, ainsi que les archives, les inventaires et les cadres disparaissent. Les œuvres épargnées sont finalement entreposées à la hâte dans les ruines peu salubres de l’hôtel d'Escoville et du musée Langlois. Une seule salle de l'hôtel d'Escoville est ouverte au public et seule trois expositions temporaires sont organisées dans les années 1950. 

 

Reconstruction du musée

En 1963, on commence à réfléchir à la reconstruction du musée. Les collections sont inventoriées par Françoise Debaisieux ; outre les œuvres de la collection Mancel, on dénombre alors 567 peintures et miniatures, des céramiques et des porcelaines. L'avant-projet proposé par Jean Merlet, architecte en Chef des Monuments Historiques, dans l'enceinte du château est adopté le 26 janvier 1967. Le nouveau musée est ouvert au public le 27 juin 1970  mais il est inauguré le 14 décembre 1970. Parallèlement la nouvelle conservatrice, Françoise Debaisieux, entame une politique d’acquisition se concentrant sur les écoles françaises, italiennes et flamandes du 17e siècle. Cette politique est soutenue par les dépôts du musée du Louvre.

En 1982, le musée des Beaux-Arts de Caen est promu « musée classé », reconnaissant ainsi l’importance des collections et la vitalité de la politique visant à enrichir ces dernières. En 1988, Alain Tapié succède à Françoise Debaisieux. Il étoffe les collections en faisant l’acquisition d’œuvres contemporaines. Le nouveau conservateur fait ajouter en 1994 une nouvelle aile construite par Philippe Dubois. À la suite de cette extension, le musée obtient en 1995, au titre de son architecture et de son programme, le Grand Prix national des Musées décerné par le ministère de la Culture. Depuis 2007, le musée est au centre du Parc de sculptures, aménagé dans le château, à l’initiative de Patrick Ramade, conservateur en chef, directeur du musée de 2004 à 2014. Emmanuelle Delapierre lui a succédé.