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Création chorégraphique in situ d'Herman Diephuis
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En partenariat avec le centre chorégraphique national de Caen en Normandie
ANNULATION
"Il s'approprie les gestes et les expressions codifiées de la peinture, les enchaînent comme dans un flip book"
Herman Diephuis est né en 1962 à Amsterdam. Il a travaillé comme interprète pendant plusieurs années avec de nombreux chorégraphes : Régine Chopinot, Mathilde Monnier, Jean-François Duroure, Philippe Decouflé, François Verret, Jérôme Bel, Xavier Le Roy et Alain Buffard. En 2002, il chorégraphie La C et la F de la F dans le cadre du projet Les Fables à la Fontaine. Il crée sa compagnie en 2004 afin de mettre en œuvre ses propres créations et projets : D’après J.-C. (duo-2004), Dalila et Samson, par exemple (duo-2005), Julie, entre autres (sextuor-2007), Paul est mort? (trio-2008) et Ciao bella (quinttet-2009). En parallèle, il développe des projets de création avec des amateurs et des propositions spécifiques pour des musées.
"Dans mon travail, je m’inspire d’images qui font partie de notre patrimoine culturel et de notre imaginaire collectif. Ce qui m’intéresse est la façon dont le corps y est représenté, la présence, les gestes et les postures et comment à travers la construction de l’image corporelle se lisent les préoccupations de l’homme face à sa condition. La peinture ancienne, et plus précisément de la Renaissance et Baroque, ont été une source d’inspiration lors de la création de D’après J.-C., Dalila et Samson, par exemple mais aussi en partie de Ciao Bella. Par exemple, dans D’après J.-C., les postures des corps du Christ et de la Vierge des tableaux de la Renaissance sont incarnées par les danseurs qui s’approprient les gestes et les expressions codifiées de la peinture, les enchaînent comme dans un flip book et mettent en mouvement l’immobilité des poses. Ainsi, le regard du spectateur se décale de l’histoire de la bible et cela laisse place à une lecture humanisée ; la relation entre une mère et son fils, de la naissance à la mort.
Dans Julie, entre autres, Paul est mort ? et Ciao Bella je m’inspire de la culture populaire et mélange différents supports visuels et musicaux, comme le cinéma, la musique pop, la photo… Ce que je cherche est une confrontation entre le vécu du spectateur devant ces images et mon regard. Je voudrais questionner l’évidence des stéréotypes et jouer avec les codes de lecture. L’interprète occupe une place importante dans mes projets. Il entreprend un travail solitaire avec le matériel visuel, il l’absorbe et le digère jusqu’à l’incarner. Nous travaillons le détail et la précision, pour se fondre avec la référence et dépasser l’imitation, sans perdre la liberté d’interprétation.
Tout ce travail en lien direct avec les images me donne envie dans mon prochain projet d’inverser le processus de création, c’est à dire d’explorer un état physique et émotionnel fort et à partir de là trouver les éventuelles références qui pourraient s’y associer. L’élément récurrent dans mon travail restera le jeu des oppositions : l’humour et le sérieux, le sacré et le démystifié, la certitude et le doute, la retenue et la démesure, la tension et l’abandon, le mouvement et la suspension et donner à voir toutes ces notions dans l’incarnation. Il y a ce que l’on voit et ce que l’on peut imaginer"