A partir de la figure de la Méduse, Emilie Philippot construit, Trémolo, une création en cours. L'artiste enrichit l' écriture chorégraphique de son futur spectacle par l'iconographie prolixe que lui fournit l'exposition caennaise. En s'approchant du danger médusien, elle interroge la peur. Elle fait figure de l'interdit, et, à la fois objet de désir. Les mythes permettent-ils de perpétuer des croyances malgré leur aspect fictionnel ? Quelles préoccupations ressortent de l’imagerie du monstrueux, de l'équilibre de la terreur, du féminin, de la notion de perte ? Défaire le sort, la performance présentée à Caen, s'empare de la question du regard, de l'adresse, et de la langue. Si la parole est ôtée à Méduse et ses yeux ont un pouvoir mortel, que reste-il de sa présence pour signifier le sort ? Par quelle voie-voix récupère-t-on sa parole, son corps ? Qu'est ce qu'on invente pour "défier l'augure" ? Où regarde Méduse ? Ça ressemblerait à quoi une danse qui puise en contrepoint de la menace et du danger ? Autant de désirs, de questions qui animeront la danse, le projet.