Jean-Claude Mattrat

Selon un protocole établi depuis une douzaine d’années, Jean-Claude Mattrat a conçu et fabriqué douze livres en 2018, à raison d’un par mois. Il a  imprimé en sérigraphie les pages intérieures et confectionné les couvertures cartonnées et toilées ainsi que les étuis qui les protègent. Ces volumes, sans texte mais dont les images entrent en consonance, portent des titres (livre/imprimé/en couleurs/sans pagination/sans texte…)qui fournissent une définition du livre selon Jean-ClaudeMattrat, soit une « chose » qu’il faut nommer pour la faire exister avant de songer à en tourner les pages. Douze cahiers d’atelier (intitulés l’autre livre/l’autreimprimé/l’autre en couleurs, etc.) accompagnent les livres. Ils réunissent les macules des sérigraphies et conservent la mémoire des diverses étapes de l’impression. Et comme un moment de rupture dans la stricte économie régulatrice mise au point par Mattrat, douze cahiers de dessin, produits également sur un rythme mensuel, ont pour fonction d’éviter l’écueil du formalisme avec des dessins « faits à dessein », sans autre contrainte que celle de l’espace de la page.Outre les livres et cahiers édités en 2018, l’exposition réunira plusieurs meubles de monstration. S’apparentant à une table, à une étagère ou à un bonheur-du-jour, ils permettent la présentation des éditions et offre un nouveau témoignage du soin que leur apporte Mattrat. Le livre non pas comme support du texte, mais commeun objet à prendre en mains, à parcourir, à voir.