Poétique de l'espace

Inspiré par le texte fondateur de Gaston Bachelard La Poétique de l’espace (1957), le musée des Beaux-Arts propose un accrochage de sa collection contemporaine autour du thème de l’espace et de l’abstraction.

Que ce soit par le dessin d’une ligne architecturale, la nature des matériaux et des outils utilisés par l’artiste, ou encore par la résonance narrative qui s’opère dans l’œil du regardeur, dans le mouvement d’ouverture que le philosophe qualifie « d’immensité intime » (la ligne droite se transforme en horizon, la ligne brisée en chaîne de montagne, la luminosité d’un jaune en astre solaire), espace et abstraction apparaissent comme deux composantes indissociables de l’histoire de la peinture dans la deuxième moitié du 20e siècle. Conçu comme une suite de paysages suggérés, urbains ou naturels, dans lesquels les formes se dérobent et se dévoilent, s’offrant à toutes les interprétations, le nouvel accrochage du musée fait dialoguer les grands noms de l’abstraction picturale présents dans la collection, comme Geneviève Asse (1923, Vannes – 2021, Paris), Colette Brunschwig (1927, Le Havre), Maria Helena Vieira da Silva (1908, Lisbonne – 1992, Paris). L’art de l’estampe n’est pas en reste, avec Hans Hartung (1904, Leipzig – 1989, Antibes), Anna-Eva Bergman (Stockhom, 1909 – Antibes, 1987) et James Brown (1951, Los Angeles – Mexico, 2020). Attentif à découvrir de nouveaux artistes, venus d’ici ou d’ailleurs, le musée fait également place au travail de Pierre Barraud-de-Lagerie (1987, Harfleur), artiste installé à Caen, ainsi qu’à celui de la peintre américanolibanaise Daniele Genadry (1980, Baltimore). Il nous invite à explorer la dimension imaginaire de notre relation au monde et à cultiver ce que Bachelard appelle « notre joie d’habiter ».